Nous étions douze à nous retrouver au métro de Charlevoix, le 28 novembre, sous la pluie. Nous avons pris l'autobus 61 jusqu'au coin des rues Bridge et Wellington, puis nous avons marché jusqu'à Mill et Riverside. Il pleuvait, mais personne ne semblait s'en soucier.
Nous avons été accueillis à Les Forges de Montréal par Martin, qui semblait heureux de nous voir. Ensuite, nous avons rencontré un forgeron prénommé Morgan, dont vous entendrez parler plus tard. Enfin, nous avons rencontré Ophélie qui nous a raconté l'histoire du bâtiment et de l'art du forgeron.
Nous nous sommes retrouvés dans une salle remplie d'informations historiques et d'objets forgés. Ophélie nous a expliqué que le bâtiment dans lequel nous étions avait été construit en 1886 comme station de pompage, dirigeant les eaux d'égout dans le fleuve. Il est devenu une forge il y a environ 30 ans.
Nous avons appris qu’ils utilisent du charbon pour forger les objets, mais elle a souligné que c’était mieux pour l’environnement que d’acheter ces objets à l’étranger, compte tenu de la pollution que créent la production, l’emballage et l’expédition.
La salle était remplie de différents objets forgés, clous, outils et armes. Ophélie en a fait circuler quelques-uns et je pense que la plupart d’entre nous ont été surpris par le poids des différents objets. Sur le mur, il y avait toutes les étapes de fabrication d’une tête de hache à partir d’un morceau de métal épais, jusqu’aux étapes intermédiaires de pliage et de façonnage du métal jusqu’au final, la tête de hache. C’était très intéressant. Elle a expliqué qu’à l’époque où il y avait des échanges commerciaux entre les Européens et les peuples autochtones, deux têtes de hache étaient échangées contre une peau de castor.
Elle a parlé du fait qu’il y a peu de forgerons aujourd’hui et que c’est un art qui se perd. Elle nous a montré un marteau forgé et un marteau fabriqué en usine. Elle a ensuite expliqué qu’il ne fallait que deux heures pour que le marteau de l’usine commence à se fissurer lorsque les forgerons l’utilisaient alors que le marteau de forges avait 100 ans.
Ensuite, nous sommes allés dans la salle de travail où ils produisaient réellement les objets, et c’est là que Morgan est revenu. Il a pris un morceau de métal droit et l’a façonné en un crochet mural sous nos yeux. Nous l’avons regardé le mettre dans et hors du feu tout en le façonnant et en le manipulant à sa guise. Le morceau de métal droit est devenu un grand crochet, comprenant une tête courbée avec un trou de clou pour pouvoir le fixer au mur. Il l’a même tourné plusieurs fois pour produire un motif courbé au milieu. Je pense que nous avons tous été fascinés par son art.
Nous avons appris que tout objet perd du métal chaque fois qu’il est chauffé puis manipulé, donc une fois qu’il sort de la chaleur, il doit être travaillé rapidement pour éviter de le remettre trop de fois dans le feu.
À la fin de notre visite, nous sommes retournés vers le métro Charlevoix sous la pluie, ce qui était amusant, mais nous étions tous heureux d’entrer dans un café pour une boisson chaude. C’était une fin parfaite à une journée très intéressante.
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