Noël Victorien
- Carmen Choquette
- 9 déc. 2024
- 4 min de lecture

Ce dimanche 8 décembre, nous étions 18 à se rejoindre à la station Champ-de-Mars pour ensuite nous rendre à la Maison Sir-George-Etienne-Cartier, sur la rue Notre-Dame
Est, dans le Vieux Montréal, pour une visite guidée intitulée « Noël Victorien ».

Cette demeure de style néo-classique, construite en 1837, a été habitée par la famille
Cartier de 1848 à 1855 et de 1862 à 1871. Les deux maisons étaient reliées par une porte cochère.
Dans la première maison qui n’a pu être restaurée au style d’origine, il y a une exposition qui nous parle de l’évolution de la colonie de l’époque française, époque britannique à partir de 1759, du parlement du Bas Canada et du Haut Canada. En 1867 est créé une fédération appelée Dominion du Canada (rôle que Sir George-Etienne Cartier a joué en tant qu’un des pères de la Fédération. Il y a table-carte interactive intéressante pour situer les provinces du Canada mais aussi pour savoir d’où venaient les vagues successives d’immigration.

Notre guide, le très dynamique David, nous explique que l’époque Victorienne, de 1837 à 1901, soit durant le règne de la Reine Victoria, a marqué l’apogée de la révolution industrielle britannique et celle de l’Empire britannique. Cette période est caractérisée par des changements sociétaux, politiques et technologiques importants. Cela crée une nouvelle classe, la classe ouvrière, mal payée dont les conditions de travail sont difficiles. Les usines sont dirigées par des bourgeois anglophones.

La société Victorienne était caractérisée par une rigidité de l’étiquette dans tous les domaines : à table, mondain, en famille, dans la rue, dans les vêtements, les hommes, les femmes, les serviteurs. Tout était régi par un ensemble de règles. Les apparences comptaient beaucoup et en public, on montrait sa meilleure image. L’élégance et la sophistication étaient de mise.

Comme nous sommes là surtout pour le Noel Victorien, nous commençons la visite de la
2 e maison qui est historique. En parcourant toutes les pièces, nous verrons dans le salon un sapin de Noel. Notre guide nous explique que c’est la Reine Victoria qui voulait faire plaisir à son mari, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, né près de Cobourg, en Allemagne, et qui s’ennuyait de la tradition allemande où faire un arbre de Noël se pratiquait depuis le XVI siècle. Elle en fit monter un au château de Windsor et le London Illustrated News publia en 1948 une photo de la famille royale autour de l’arbre décoré, et la mode se répandit… Les familles victoriennes décoraient l’arbre de pommes, oranges, bonbons, petits cadeaux et de bougies.
Il nous a aussi parlé des différents personnages qui ont fait figure de précurseur au Père Noel. D’abord Saint Nicolas, moine turc populaire au Moyen Âge, reconnu pour sa générosité envers les pauvres et les enfants.
Les Néerlandais avaient le Sinterklaas, évêque basé sur Saint Nicolas, habillé de rouge et accompagné de ses Piets, petits gnomes verts, qui descendent dans les cheminées pour porter les cadeaux et voir si les enfants ont été sages.
Les irlandais immigrants protestants du 19 e siècle ont déformé le Sinterklaas en Santa Claus qui distribuaient les cadeaux dans la nuit de Noel en se promenant avec un chariot volant mené par des rennes.

Father Christmas, britannique, héritier de Saint-Nicolas, au début du 19 e siècle il était représenté par un long manteau vert, il portait la holly wreath, un bâton, le breuvage wassail et une bûche brulée Yule. Ce n’est qu’à la période Victorienne, en Angleterre que Father Christmas a commencé à distribuer des cadeaux. C’est vers 1850 que Santa Claus a remplacé Father Christmas.

L’illustrateur américain, Haddon Sunblom, a dessiné le Père Noël pour Coca Cola, chaque année, de 1931 jusqu’à 1964. Ce père Noël est devenu l’image moderne qu’on se fait du Père Noël, barbu, habit rouge, grosses bottes, rougeaud, jovial, bedonnant. Notre guide nous raconte que les repas à l’ère victorienne, pour les bien nantis évidemment, est une occasion de montrer son statut : belle vaisselle, coutellerie, aliments choisis pour leur rareté, vêtements des hôtes et invités, même la place à table a son importance, des faire-parts sont envoyés par des domestiques aux invités et la réponse de la même manière. Tout est fait pour montrer son statut. À Noël, on y servait la dinde, la tourtière (pâté divers), et évidemment le Plum Pudding ou gâteau de fruits.
Les cuisinières préparaient le repas au sous-sol, acheminé par un convoyeur à manivelle. Ces cuisinières étaient payées $5 par mois pour de nombreuses heures. Par contre, les butlers, des hommes, qui faisaient le service à table, étaient payés $15 par mois. Pas encore l’égalité…

Après le repas, certains invités allaient au salon et là étaient servis le champagne, on fumait, tout était éclairé à la bougie, pour l’ambiance, car l’éclairage au gaz existait, et pour bien refléter la lumière, il y avait de grands miroirs et beaucoup de dorures. Apparemment, les invités s’y racontaient des histoires apeurantes.
On nous parle aussi du conte, « Les 3 fantômes de Noël », écrit vers 1843 par Charles Dickens. C’est l’histoire de Scrooge, homme avaricieux, reçoit la visite de 3 fantômes associés au passé, au présent et au futur afin qu’il saisisse la portée de ses actes égoïstes et pingres.

Il nous parle aussi des robes victoriennes, avec leurs corsages ajustées, jupes garnies et rendues volumineuses par de nombreuses crinolines, tissus luxueux tels que soie, satin, velour, dentelle, broderies délicates, et poitrine exposée. Vers le milieu de l’ère, la « tournure », cerceau, a remplacé la crinoline et rendant beaucoup légères les robes des dames. On met plutôt l’accent sur les hanches et le postérieur, corsage épaules nues, mais poitrine moins exposée.
Pour terminer, nous nous rendons au sous-sol où un breuvage de pomme chaud « Wassail » nous attend. On nous donne même la recette.
Ce fut une matinée très agréable et je dois dire que le guide était très expérimenté et a su capter notre attention. Il est aussi guide au lieu historique national du Manoir-Papineau à Montebello.
Merci Marche Santé pour ce bel avant-midi.
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