Nous étions 18 participant.e.s lors de cette visite guidée par une superbe matinée ennuagée/ensoleillée pour un parcours de 2 heures.
Beaucoup d’histoire mentionné par notre guide Ivan.
Les premiers immigrants chinois sont arrivés en Colombie-Britannique vers 1875. Après la construction du chemin de fer transcontinental en1885 ils vinrent s’installer à Montréal pour trouver du travail et pour fuir le racisme systématique qui les assaille sur la côte Ouest. Avant eux le quartier fût habité par des immigrants juifs et irlandais; les immigrants chinois arrivèrent à la fin du XIXe siècle. À cette époque, 500 Chinois habitent à Montréal, concentrés autour des rues Saint-Laurent, Saint-Urbain et De La Gauchetière, ils choisissent ce secteur pour sa vitalité commerciale, pour ses loyers abordables, mais aussi pour son caractère multiculturel. On parle pour la première fois du Quartier chinois de Montréal dans le quotidien La Presse en 1902.
En 1947, la Loi sur l’immigration chinoise de 1923 est abolie. Pendant près d’un quart de siècle, l’immigration chinoise avait été presque totalement interdite, causant le vieillissement et le rétrécissement de la population du Quartier chinois. Toutefois, à partir des années 1950, une nouvelle vague d’immigration commence avec un vaste mouvement de réunification des familles. Les entrepreneurs, hommes d’affaires et familles de la classe moyenne qui arrivent à Montréal ont désormais les moyens de sortir du Quartier chinois et de s’installer dans d’autres quartiers montréalais et en banlieue. Le racisme et la discrimination du début du siècle se sont aussi estompés. La communauté chinoise ressent donc moins le besoin de vivre dans une enclave spécifique et se sent plus à l’aise pour intégrer la société montréalaise. Ainsi, la vocation du Quartier chinois change progressivement à la fin du XXe siècle : tout d’abord résidentielle, la « ville chinoise » devient un secteur majoritairement touristique et symbolique.
Le Quartier chinois de Montréal est le « plus chinois » de ses pairs au Canada. C’est-à-dire qu’il est habité presque uniquement par des immigrants en provenance de Chine. En 2011, le nombre d’immigrants venant de Chine est estimé à près de 30 000, représentant 4,6 % de la population montréalaise. Ils sont cependant maintenant étalés sur l’espace montréalais, seulement 400 habitent dans le quartier chinois.
Parcours de la visite.
Nous avons commencé notre parcours en entrant par l’arche de la rue De La Gauchetière et Jeanne-Mance. Nous avons appris que cette arche n’est pas exclusivement chinoise pour certaines représentations issues de d’autres communautés asiatiques d’où son nom l’arche asiatique.
Nous étions ainsi en face de l’Église de la Mission catholique chinoise du Saint-Esprit. Construite en 1834 par la communauté presbytérienne, vendue en 1864 aux Sulpiciens, occupée en 1936 par les Slovaques catholiques et devenu celle que l’on connait maintenant en 1957.
Tout en continuant sur la rue De La Gauchetière nous avons observé l'édifice de l'École-Britannique-et-Canadienne-de-Montréal, un ancien établissement scolaire érigé en 1826 devenu la Maison Wing's Noodles, fabrique de biscuits et des nouilles . Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique uniquement à l'enveloppe extérieure du bâtiment, qui fait en outre partie du site patrimonial du Noyau-du-Quartier-Chinois, également classé.
Ivan, notre guide nous a raconté que cet édifice et tous les autres bâtiments ancestraux jusqu’à la prochaine rue avaient été vendu à un promoteur pour convertir ce quadrilatère en condominiums. La communauté chinoise de Montréal s’est unie et a réussi à annuler ce projet.
Nous avons visité 2 petits centres d’achats avec des boutiques, commerces variés ainsi que plusieurs agences de voyage. La particularité de ces endroits est l’espace très restreint de chaque local.
L’arche à l’entrée du quartier rue St-Laurent et René Lévesque est authentique avec tous les détails exclusivement chinois. Les 2 lions de chaque côté ont été donnée à la ville lorsque le maire Bourque était en fonction. Ce cadeau diplomatique se fait normalement de pays à pays et non de pays à ville, alors nous sommes privilégié.e.s d’avoir ces symboles de protection. Il y a toujours un lion et une lionne qui sont tournés l’un vers l’autre. Leur rôle est d’empêcher les démons d’entrer dans le quartier chinois. La deuxième arche qui referme le quartier se trouve sur la rue St-Laurent et Viger et a aussi ses deux lions.
Nous avons visité la Place Sun Yat-Sen qui doit son nom à Sun Yat-Sen (1866-1925) qui, avec la révolution de 1911, devient le tout premier président de la Chine moderne. Construit par huit artisans venus spécialement de Shanghai, il a été conçu selon les règles de l’art, à partir de matériaux et de méthodes traditionnels sans oublier le buste du personnage. On y célèbre tous genres de cérémonies, concerts, manifestations etc.
Nous avons aussi découvert une magnifique murale, visible à partir du boulevard René-Lévesque. La murale illustre une chanteuse d'opéra chinoise ornée d'une fleur de lys jaune. Chaque élément de la murale a sa propre signification. Le fond rouge est synonyme de prospérité, d'héroïsme et de bravoure dans la culture chinoise. Le cercle en arrière-plan représente l'unité, et les masques latéraux évoquent l'optimisme et la nostalgie qui caractérisent l'arrivée dans un nouveau pays.
Ce fut une marche des plus instructive. Nous avons même appris à reconnaître quelques signes chinois. Une particularité de leur écriture : elle est comprise par, tous les habitants de la Chine quelque soit leur langue parlée, chaque symbole représentant une idée et non une lettre. Notre guide possédait très bien sa matière et était généreux en anecdotes. Merci à Diane Boulē de nous avoir organisé cette belle sortie.
Comments