Visite du canal Lachine
- Lucie Claing
- 14 oct.
- 4 min de lecture

Nous étions 17 marcheurs pour la visite du canal Lachine, journée magnifique soleil et temps doux.


Nous rencontrons notre guide qui est très au fait de l’histoire du canal, pas loin de l’écluse no 5.

Le canal Lachine a 200 ans cette année et n’a pas pris une ride, au contraire il s’est constamment amélioré depuis sa création.
Il y a 200 ans nous sommes dans la Seigneurie de St-Sulpice qui comprend aussi Lasalle et Lachine.

La plupart des bateaux (sauf les bateaux Durham, qui pouvaient transporter jusqu’à 40 tonnes de marchandises) ne pouvant traverser les Rapides de Lachine dites infranchissables en amont ou en aval, l’idée de creuser un canal pour les contourner s’est imposée.
Le canal Lachine traverse le sud-ouest de l’île de Montréal entre le lac St-Louis et le Vieux Montréal.

Ouvert en 1825 il a été agrandi deux fois au cours du 19 e siècle et a joué un rôle important dans le développement industriel du Canada et Montréal.
Suivant le plan du Sulpicien François Dollier de Casson en 1680 on a commencé le dragage du canal mais toutes sortes de problèmes ont ralenti les travaux. Il a fallu l’attaque Américaine en 1775 pour raviver l’idée de la nécessité du canal pour le transport des troupes anglaises sur le St-Laurent.

Mais en 1820 un canal navigable n’existe toujours pas.
Au moment où le commerce du bois et du blé supplante celui de la fourrure le canal représente maintenant une nécessité pour les marchands britanniques.
Les marchandises doivent circuler à plus grande échelle de part et d’autre entre les Grands-Lacs -lacs et Montréal.

C’est finalement un regroupement de commerçants aidés par le gouvernement provincial qui fourniront les fonds pour commencer le canal en 1821 et le terminer en 1825.
Creusé en quatre années à main d’homme par des paysans en majorité Irlandais à raison de 6 jours semaines du matin jusqu’au soir. (48 pieds de large et 15 kilomètres de long.).

En aparté:
Souvent la paie des travailleurs n’était pas en argent mais en coupons échangeables au magasin général du patron du chantier. Les gens vivaient dans la misère, ce qui a sûrement contribuer à une grève général de 5 mois qui s’est terminée dans un bain de sang quand l’armée a tiré à hauteur de Beauharnois.
Sept écluses permettent de franchir les 14 kilomètres de dénivellations entre le lac St-Louis et le port de Montréal.

En 1843 le canal est doublé pour permettre le passage de plus gros bateaux. On le ramène à 5 écluses.
En 1873 il est encore une fois élargi et deviendra la norme en terme de gabarit pour les autres canaux.
Plus tard la zone industrielle qui longe le canal comprend 800 compagnies diversifiées en 600 industries…bois, acier, cuir, textile, caoutchouc, coton…etc et crée l’émergence de quartiers ouvriers comme Griffintown, Petite Bourgogne, Saint-Henri et Pointe St-Charles.
Dans les années 50 le canal ne pouvant plus être élargi par manque de place il sera utilisé jusqu’en 1959 et c’est la Voie Maritime du St-Laurent qui prendra la relève. On ferme définitivement le canal en 1970.
En 2002 Parc Canada restauré le canal et l’ouvre à la navigation de plaisance.

Petites anecdotes: on a donné le nom de Lachine à la ville pour se moquer de Cavelier de Lasalle qui cherchait désespérément le passage pour La Chine. Il quitte les rives du lac St-Louis pour revenir quelques mois plus tard sans jamais l’avoir trouvé.

Nous continuons notre marche et passons devant le collège Ste-Anne et devant la statue du curé Nazaire Piché qui tient dans ses mains la croix noir (croix de la tempérance), petit clin d’œil aux trois brasseries dont la Brasseries Dawes qui se trouvaient pas loin à cette époque.
Avant la création du canal, la ville de Lachine était un endroit très fréquenté, la principale raison étant que les rapides obligeaient les coureurs des bois et les autres aventuriers et commerçants à s’y arrêter pour continuer leur route en faisant du portage jusqu’à Montréal.
Avec ces brasseries l’ambiance était semble-t-il très festive.

Les Sœurs de Ste-Anne vont aussi s’installer à Lachine et y développer un complexe religieux. Éducation des jeunes filles.
Dominion Bridges s’installera aussi à Lachine et fera des rails et des ponts partout dans le monde.
Plusieurs ponts pivotants traverseront le canal Lachine.
Particularité…les femmes qui y travaillent seront payées autant que les hommes.
On a vu le musée de la fourrure de 1803, qui était florissant quand tout le monde passait par Lachine pour se rendre à Montréal. Le marché de la fourrure est en demande, la compétition est grande, la Compagnie de la Baie D’Hudson et la Compagnie du Nord fusionnent en 1821.
La guide nous a montrés quelques photos dont une était…le « halage » par un cheval. (Cheval qui marche sur le bord de la berge et tire doucement un bateau sur le canal).

Pour terminer plusieurs ont appris que le parc René Lévesque à l’embouchure du canal a été créé de toute pièce (comme d’autres d’ailleurs) avec toute la terre qu’on a sortie du sol pour la construction du métro de Montréal.

Très beau parc avec une vue fantastique sur Lachine d’un côté, Kanawake de l’autre et le lac St-Louis au bout.
Aujourd’hui le transport de marchandises ne passe plus par le canal Lachine mais il est plus vivant que jamais. Sa vocation récréative attire de plus en plus de gens.

De belles piste cyclables relient Lachine au Vieux-Montréal. Toutes sortes d’embarcations naviguent sur le canal, on plante des arbres sur ses rives, des condos apparaissent, de petits restos et buvettes s’y installent et donnent une impression de vacances.

Nous avons beaucoup appris lors de cette marche et ça s’est terminé dans un bon petit café resto sur le boulevard St-Joseph (de Lachine) à l’intérieur ou à l’extérieur selon les goûts de chacun.

Une bien belle journée!
Un gros merci à Francine.




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