Jardin du Monastère
- Johanne Groulx
- il y a 4 jours
- 3 min de lecture

En ce dernier jeudi du mois d’août, en matinée, nous nous retrouvons à la station de métro Place-des-Arts. La température est incertaine : un peu de pluie annoncée, mais finalement si peu! Nous sommes un groupe de 18 personnes partant à la découverte du Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Ce musée retrace environ quatre siècles d’histoire.

À l’entrée, notre guide nous accueille et commence par nous raconter l’histoire de l’escalier en colimaçon qui se trouve dans le hall. Cet escalier, provenant de l’ancien prieuré de Saint-Thomas de La Flèche, dans la Sarthe (France), a été offert à la Ville en 1963, puis remis au musée en 1990. Il daterait des alentours de 1634 et il ne fait aucun doute que Jeanne Mance l’aura gravi à de nombreuses occasions. On peut l’admirer de l’extérieur grâce à une grande fenêtre spécialement aménagée pour mettre en valeur ce chef-d’œuvre.

Nous poursuivons la visite à l’extérieur, dans le jardin médicinal qui abrite au moins 24 plantes. Ce jardin, inauguré en 2023, a été conçu pour reproduire celui qui existait à l’époque des Hospitalières. Petite anecdote : à l’époque, cette science n’avait pas toujours grand-chose de « scientifique » ! En continuant notre marche dans cet immense espace, nous découvrons aussi des vignes, des pommiers et une petite chapelle pouvant accueillir de 15 à 20 personnes. À l’époque, la communauté comptait environ 400 religieuses… Chacune devait probablement patienter pour se recueillir !



Tout au long du parcours, notre guide nous explique que les Hospitalières prenaient grand soin des malades et avaient également la responsabilité de les nourrir. Nourriture, médicaments et autres denrées étaient livrés au monastère, mais ce n’était pas n’importe quelle religieuse qui pouvait accueillir les visiteurs. Un imposant mur de pierre, construit en 1861 (près de 5 mètres de haut sur 47 mètres de long), marquait bien cette séparation (ce mur a été en grande partie détruit en 2018). Seule la sœur portière avait la charge de gérer ces accès et d’autoriser l’entrée des livreurs, des malades et des personnes autorisées. Figure de confiance, elle assurait le lien entre le couvent et le monde extérieur. En plus de nourrir les patients, les Hospitalières cultivaient des jardins de légumes, élevaient du bétail et des volailles… elles atteignaient presque l’autosuffisance.

Nous apprenons également que le terrain occupé par les Hospitalières fut un don des frères Basset en 1730. Il s’étendait alors de la rue Jean-Talon à la rue Sherbrooke. Au fil des siècles, la communauté a connu plusieurs agrandissements. Aujourd’hui, sa vocation n’est plus la même, mais elle demeure tout aussi noble.

Malgré une partie des murs encore visibles, le site offre une belle vue sur le Mont-Royal et sur une partie du centre-ville. Cette perspective rappelle à quel point le monastère, bien qu’isolé du monde, a toujours été au cœur de la ville en évolution. On imagine facilement les religieuses, cloîtrées derrière ces murs, percevant tout de même le va-et-vient d’une métropole en pleine transformation. Le contraste entre la tranquillité des lieux et l’effervescence urbaine qui l’entoure donne aujourd’hui au musée un charme particulier.

Le monastère a été vendu à la Ville de Montréal en 2019.
Vous pouvez consultez les films et documentaires de la cinéaste Annabelle Loyola si vous souhaitez approfondir vos connaissances : La Ville d’un rêve – Cinémathèque québécoise

Pour conclure cette matinée, nous nous sommes retrouvés au Café Santropol. Une belle sortie du jeudi, rendue possible grâce aux organisatrices de la marche santé.
Un grand merci à elles et à tous les participants et participantes qui ont fait de cet événement une rencontre des plus agréables. À la prochaine !
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